Tenshi, Livre I


PROLOGUE



"Où est Meth ?"

J'ai bien du poser cette question une bonne centaine de fois.
Je sais plus. J'ai arrêté de compter.
Le Vieil Homme n'a jamais voulu y répondre.
Alors, j'ai commencé en arrachant les ongles des mains, puis des pieds.
Il a pas bronché, l'enculé.
Je comprend pas. Normalement, un être humain sain d'esprit aurait déjà lâché le colis.
Mais pas lui, pas le Vieil Homme.

Faut dire que c'est pas n'importe qui le grabataire.
L'ancien bras droit d'Ignir.
Et même si je l'ai remplacé au niveau hiérarchique,
il garde toujours une place à part dans le coeur du patron.

 "Il a du s'attacher au petit avec le temps.
  Fait en sorte qu'il parle, mais sois respectueux." Voilà ce qu'il m'a dit le patron.

Moi, le respect, ça me connaît bien.
Mais j'ai quand même adapté ses indications à ma sauce.
 
Moi, quand on me répond pas, je torture.
Ipso Facto, le vieux me répond pas... Vous connaissez la suite.
Mais attention, je parle d'une torture à la hauteur du respect que j'ai pour le pauvre gars.
J'ai quand même en face de moi, un des rares hommes du clan à avoir ouvert la 3ème Porte.
C'est pas rien, vous pouvez me croire.
Je galère rien qu'avec la 2ème.
Alors pour marquer le coup, j'ai décidé de laisser carte blanche à ma jalousie.
Je lui ai concocté une torture où la définition même de douleur est à revoir.
Vous pouvez prendre votre Larousse ou Petit Robert et barrer ce mot.
Il est devenu obsolète.

Personne ne connaît vraiment les origines du Vieil Homme.
Et de ce fait, personne ne connaît son nom.
Selon Ignir, le vieux était déjà là quand il est devenu le patron.
Honnêtement, à ce niveau, je suis dans le flou, tout autant que vous.
Je suis juste venu à Paris sur les ordres du patron.
Et j'en bande déjà de plaisir.

Les ordres : "Trouver, éveiller et ramener Meth.
                      Pour l'éveil, j'ai carte blanche."

J'espère vraiment que le patron mesure le poids des mots : "Carte Blanche."
Chez moi, ça veut dire : Paris, à feu et à sang, en moins d'un mois.

Mais avant ça, il me faut trouver Meth.
Et seul le Vieil Homme peut m'aider.
Et trouver le Vieil Homme n'a pas été bien compliqué.
Plus je me rapprochais de lui,
plus les deux cicatrices dans mon dos me brûlaient.
D'ailleurs, le trouver à Barbès, la poubelle de Paris,
ne m'a pas vraiment surpris.
Par contre, se terrer dans les égouts, ça c'est pas mal.
Cela me change des hôtels miteux et autres repaires à Junkies.

Mais j'imagine que les années passées à jouer à la nounou l'ont complètement baisé.
Il ne m'a même pas vu arriver le pauvre gars.

Enfin... C'était ce que je pensais.
Jusqu'à ce qu'il se réveille attaché à sa chaise et qu'il me dise :
Je t'attendais, Damian."

Là. À ce moment bien précis.
J'ai commencé à me pisser dessus.
Le fait qu'il connaisse mon prénom, on s'en branle.
Le plus dur dans l'affaire,
c'est la perte du sentiment de puissance que je ressentais 5 lignes plus haut.
Comme si on me faisait croire que j'étais au Paradis,
alors qu'en fait, j'étais juste à Sodome.
Un bel enculé, ce vieux.

Et cette histoire m'a un peu énervé, je vous le concède.
Je me suis donc permis de lui péter la gueule.
Moi, la répartie, c'est pas trop ma came.
Vous auriez vu sa tronche.
Strike ! Un édenté de plus sur cette Terre.

Bref, tout ça, pour en revenir à la question qui brûle toute les lèvres :

"Où est Meth ?"

Et putain.
Même avec les ongles arrachés, cet enfoiré n'a rien voulu dire.

C'est dans ces moments-là, qu'on se dit,
qu'on a bien fait de prendre sa boîte à outils.

J'ai pas toute la nuit devant moi
et l'atmosphère parisienne me débecte.
Même les putes ne sont plus ce qu'elles étaient.
Ces mineures bulgares sans formes me donnent la gerbe.
 Pardon, le vieux. Mais tu vas subir mon manque de cul.

Je sors mon marteau de marque STANLEY.
Le meilleur rapport qualité/prix.
On a fait les 400 coups ensemble.
Je me souviens d'une fois. C'était le bon temps.
Avec le manche de STANLEY,
on a violé une obèse de riche famille pour qu'ils acceptent la protection du clan.

Lui, le vieux, je lui pète les deux genoux.
Et putain.
Et cet enculé n'a même pas crié.
Rien.
Juste ce regard qui n'a pas changé depuis le début de la séance.


Après une étude sérieuse que j'ai mené,
avec statistiques à l'appui, si vous êtes demandeur,
j'en suis arrivé à une conclusion.

Il existe deux genres d'hommes à mes yeux.
Les lâches et les insensés.
(Espérons que Meth soit un insensé.)

Quand je torture un pauvre type pour lui soutirer une info,
ce qui fait la différence entre le lâche et l'insensé,
c'est la capacité à encaisser la douleur.
On commence par s'approcher avec une pince dans la main,
on ouvre la bouche du malheureux,
et on lui arrache les dents une par une.
L'insensé ne criera pas. C'est de la rigolade pour lui.
Le lâche... Eh bien. Vous êtes bien placé pour le savoir.

Si je les tue si facilement après un délicieux ballet pourpre,
c'est que tout simplement, ils méritaient pas de vivre.

Sauf que là, on atteint un tout autre niveau.
C'est du grand n'importe quoi.

"Tu sais, le vieux, ce que je fais là, c'est sur la demande express du patron.
    Tu vas pas foutre des bâtons dans les roues de ton vieux copain ? Si ? "

Coup de marteau dans le crâne.

"- Alors, t'en penses quoi ?

 - Vous êtes tous devenus complètement malades.
    La Vieille Femme vous a rendu cinglés avec ses histoires.
   Je ne dirais jamais rien."

J'éclate de rire.
Le pauvre. Il ne sait rien.

En foutant un coup de pied dans sa chaise,
le vieux tombe par terre.
Je lui relève la tête d'une main et fait non avec l'index de l'autre.

"- Mauvaise réponse. Ignir va pas être content.
   Réponds-moi. Et peut-être que tu vivras.

 - J'ai déjà suffisamment vécu."

Je lui pète les deux bras.
On dirait maintenant un pantin désarticulé.

" Tu ne sais même pas ce que tu fais. Meth est l'élu.
   Son éveil signifiera votre perte à tous " qu'il me dit le vieux.

Je rigole. La blague est quand même drôle.
Qui aurait peur d'un parisien ?
La sénilité l'a méchamment frappé.
Il a déjà oublié la vie dans le quartier de Kabukichō.

"Tu as déjà regardé LOST, le vieux ? Non ? Quel dommage.
  Dans un épisode, l'un des personnages torture un autre
  en lui enfonçant des pointes de bambous sous les ongles.
  Bon, t'as plus vraiment d'ongles et j'ai pas vraiment de bambou...
  à moins que t'ai une plantation dans ton égout dégueulasse ?
  Non ? Je me disais aussi. Ce serait trop beau.
  Heureusement qu'on a STANLEY.
  Et j'ai bien fait de ramener des clous !
  Tu sais, le vieux, les ordres...
  Je fais pas ça avec plaisir. Enfin... Un peu quand même."

Je lui attrape la main gauche.
Et je lui plante un clou dans chaque doigt, plus un sixième dans la paume.
C'est bonus, c'est cadeau.
Je suis un mec comme ça. Généreux dans l'âme.








"Tu veux toujours pas me répondre ?"

On dirait qu'il ne fait même plus attention à moi.
Depuis tout à l'heure, ses yeux vont et viennent sur deux points opposés dans la pièce.
Je suis plutôt curieux comme gars.
Et je supporte pas qu'on fasse pas attention à moi. MOI.
Alors, je me retourne.

À gauche, il y a juste un mur fissuré.
Mais à droite, caché dans l'ombre,
y a un coffret en bois posé sur une table IKEA.

En remarquant son erreur, le Vieil Homme prend peur.

"Bah alors mon gars, y a quoi dans cette boîte ?
 Après t'être fait choppé, voilà que tu commets une autre erreur.
 La vieillesse, ça pardonne pas, hein ?"

Je lui crève un oeil pour la forme.

" - Réponds connard ! Y a quoi dans cette putain de boîte ?

  - C'est... Son.... Anniversaire, demain. Il va avoir 25 ans.

  - Attends, on va la refaire. Je veux juste savoir si j'ai bien tout pigé.
    T'es en train de me dire qu'il va venir te voir demain ?
    Et moi, je me fais chier à te dégueulasser.
    Tu pouvais pas le dire plus tôt ? C'est quoi ton souci, couillon ?
    Et 25 ans ? C'est l'âge de l'éveil.

    ...

    Me dis pas que tu voulais l'éveiller, seul, dans ton coin,
    sans inviter la famille ?
    Tu fais tout pour t'en prendre plein la gueule, en fait ?
    Le patron m'a dit d'être respectueux.
    Mais moi, en voyant ça, je vois qu'on se fout de ma gueule.
    Moi, quand on me manque de respect, je rend la pareille.
    Oeil pour oeil, dent pour dent, ma salope."

Je le relève.
Les clous plantés à même le sol lui déchirent la main.
Je l'époussette un coup.
Et je sors ma serpe de ma boîte à outils Kraftwerk.
Je lui choppe les couilles à travers le pantalon et je l'émascule.
On dirait deux raisins secs.
Putain. J'ai pas mangé depuis 2 jours en plus.

"- Bon, le vieux, t'étais peut-être un grand y a bien longtemps,
    mais maintenant, tu vas crever et pourrir dans ces égouts.
    Alors, dis moi, y a quoi dans la boîte ?
    Même si je pense avoir une petite idée.

  - Regarde par toi-même, alors." qu'il me répond en s'étranglant dans son sang.

Je me dirige vers la boîte. Je l'ouvre.
Dedans, une Bible. Je la prends dans les mains.
D'ici cinq ans, cette religion se retrouvera dans le caniveau.
Et cela arrivera car je le sais.
Je la balance dans la gueule du vieux.
Mais je le rate de peu. J'ai jamais été bon au Basket.
Il y a autre chose dans la boîte.
Je mentirais si je disais ne pas avoir eu peur en voyant ce que c'était.
Mais j'ai aussi été pris d'un fou rire hystérique.
Bizarre cette ambivalence des sentiments qu'on peut avoir parfois.

"Oh mon Dieu ! C'est génial !
  Je vais peut-être avoir enfin un ennemi à ma hauteur."

Je jubile rien que d'y penser.
Maintenant, suffit juste de trouver le meilleur moyen de l'éveiller.
Qu'il se jette dans la gueule du loup.

"Bon, le vieux, tu m'en voudras pas si je prends ça avec moi.
 Après tout, tu vas crever et je suis en charge de l'éveil, maintenant."

Mais le Vieil Homme commençait déjà à partir.
Malheureusement pour lui, jamais il ne connaîtra la clairière au bout du sentier.
C'était pas dans mes ordres. Mais je le prend comme une récompense.
Son âme sera mienne.
Pouvoir ouvrir la 2ème Porte sans soucis, quelle aubaine.

Je sors mon Walkman Sony légèrement modifié par l'artisan du clan, Titus.
Les lecteurs mp3, ça fait gay. Rien que le nom.
J'ai pas pu me résoudre à abandonner mon baladeur.
 
"Bon le vieux, parce que moi, j'ai du respect pour toi,
  je t'offre un aperçu du pouvoir que l'ouverture de la 1ère porte m'a offerte".

Je cale les écouteurs dans mes oreilles.

"Tarsem, je fais appel à toi."
(OUI, MAÎTRE.)

" Lecture : Death Grips - Hacker ."

(BIEN MAÎTRE.
QUEL TAUX DE SYNCHRONISATION ?)

"100%. Le vieux l'a bien mérité."

(OUVERTURE DE LA PREMIERE PORTE EN COURS.)

"Bouge-toi le cul. On va le perdre."

(OUVERTURE TERMINEE.
AMUSEZ-VOUS BIEN.)


Mes pupilles deviennent rouges.
Effet secondaire de l'ouverture.
La musique emplit mon corps.
Je ressens ses fluctuations sur ma peau.
Le refrain arrive et rend la musique assourdissante.

J'entame une prière succincte :


"La musique, ma lumière."
Je joins mes paumes l'une contre l'autre.
Et je recule dans l'ombre.


"Les ténèbres, ma demeure."
Malheureusement pour lui,
la dernière chose que verra le Vieil Homme,
c'est une ombre monstrueuse de cinq mètres de haut.











ACTE I, Scène 3 : Damian. With A Gun. On The Dance Floor



I


Putain. Enfin mon tour.
Je t'ai manqué ?

Cela va faire un bon moment que m'astique.
Je m'emmerde. En plus, j'ai grave envie de pisser.
Mais je peux pas partir trop loin. 
Si la fiotte sort de son trou sans que  je le capte, j'aurais fait tout ça pour rien.
Mon apparition dans ses rêves, la mort du vieux et l'explosion de Barbès pour attirer son attention.
J'aurai fait tout ça pour même pas un Kopeck si je donne raison à ma vessie.
Ignir serait pas content. Non, non, non.

Je vois un clodo pas loin de ma cachette.
La cible idéale, mon pote.
Je me cale à son niveau, je baisse mon froc et je sors ma bite.
En lui pissant à la gueule, je sens la délicate chaleur de  l'urine s'échappant de mon urètre.
Je pousse un soupir de soulagement.
Je me remémore les doux instants passés.
Les douches dorées qu'on faisait subir à la caissière du konbini pas loin de chez moi,
les copains et moi.
C'était quand même mieux avant. T'es pas d'accord, mon gars ?

Le clodo est tellement torché qu'il ne se réveille même pas.
Pire, il se pelote dans ma pisse.
La chaleur doit lui faire croire que c'est une couverture.
Le con.

La vessie vidée, je jette un billet de 10 euros froissés à la gueule du pauvre.
Sûrement un roumain.
Pour une fois  que l'un de leur race mérite son salaire.
Tope là pédale, t'as bien rempli ton rôle dans mon histoire.
Réservoir à pisse.

Bon, je me  sens plus léger.
Et je sais que si j'ai envie de lâcher un étron,
j'ai mes chiottes humaines perso dans le coin.
C'est pas trop cool, ça ?

Je retourne me poster à ma place.
De là, j'ai une vue parfaite sur la bouche d'égout par laquelle est passée la fiotte.
Meth, Meth, Meth. J'espère que le spectacle sous terre te plaît.
Si seulement tu savais ce qu'il t'attends.

La souffrance, mon pote, tu connais ?
Parce que c'est ce que ton héros à deux balles va connaître.
Une bonne marrave dans sa gueule avec un effondrement psychotique
comme prime pour le salaire de son treizième mois.
Le personnage principal, ici, c'est moi. T'as compris, mon gars ?
On m'a déjà volé la vedette suffisamment par le passé.
Maintenant, c'est mon tour.

(MAÎTRE ? JE PEUX SAVOIR À QUI VOUS PARLEZ ?)

"Ferme ta gueule, Tarsem. Joue pas au thérapeute avec moi.
Fais ce que tu sais faire de mieux.
La fermer, diffuser ton son et jouer au gentil walkman.
Fais-moi le plaisir de t'y conformer tout de suite."


17h30. Toujours aucun signe du sodomite.
A l'heure qu'il est, il doit gerber sa race en voyant le corps démembré de son papy chéri.

Bon pour passer le temps, viens t'asseoir à côté de moi, mon gars.
Je vais te raconter ma soirée d'hier. Ma première vraie soirée à Paris.
Et crois-moi, j'ai pas honte de ce que j'ai fait.
Tarsem, cale-nous un petit son pour l'ambiance.

Donc, hier, après avoir buté le vieux et aspiré son âme, j'étais assez mal en point.
J'ai utilisé beaucoup d'énergie pour pas grand chose, au final.
Et il fallait que je trouve un truc pour attirer rapidement l'attention de la pédale.
Heureusement, avant de partir pour ce pays de juifs, Titus m'a préparé un sac avec plein de petites surprises.
Dont suffisamment de C4 pour faire péter l'arche de la Défense et ses parkings remplis de SDF.
J'en ai placé quelques-uns de façon à bien baliser le chemin pour la tantouze.
Bon. Le truc, tu vois… C'est que je pensais pas que ça allait emporter Barbès comme ça.
Don't get me wrong, comme diraient les ricains.
Je considère pas ça comme une erreur. Bien au contraire.
Au moins, ça m'a fait passer le temps et j'ai bien rigolé.
Voir tout ces cadavres, tout ces corps meurtris…
Voir la vie de ces malheureux s'échapper en croisant leur regard…
C'est limite de l'art.

Après ça, j'ai eu envie de bouffer et de baiser.
Et pourquoi pas les deux en même temps.
Tuer ça donne faim et la mort, ça me donne envie de niquer.
Faudrait que je pense à tester la nécrophilie, un jour.
Toro m'a dit, qu'au moins, la nana te cassait plus les couilles.
C'est à méditer.

Comme j'étais pas loin de Pigalle, je me suis senti verni.
Les putes, c'est pas ce qu'il manque dans ce quartier.

J'ai jeté un dernier regard à la station de métro dévastée. J'ai eu l'envie de prendre une photo souvenir.
J'ai demandé à un chinois qui passait dans le coin de me prendre en photo devant les flammes.
Il avait l'air un peu effrayé, mais après 2-3 claques dans sa gueule de jaune
et un flingue pointé en direction de sa micro-bite, il a obtempéré.
Je lui ai filé mon Lomo, fraîchement sorti de mon sac, et j'ai pris la pose.
Cul de poule avec ma bouche et le signe peace avec la main droite.
Une sorte d'hommage à toutes les photos de ces petites salopes du Sud.

En me rendant l'appareil, je dis au chinois :

"J'espère que t'as pas trop tremblé, Ching Chong.
Si la photo est pas nette, y aura plus de Chinatown dans le 13ème, demain.
Je sais que vous pouvez voir la vie qu'en 16/9ème , mais joue pas au plus malin avec moi.
T'as compris, le jaune ?"

Il me regarde, se frotte les mains et sourit :

"- Oui, oui. pas ploblème. Photo tlès tlès  nette.
- C'est ça. Allez, trace le bridé." 

C'était une bonne chose de faite.

Je me suis ensuite dirigé vers Pigalle et j'ai fait une halte au McDo.
Y avait pas trop de monde. Heureusement.
Je suis pas du genre patient comme  type quand il faut faire la queue.
Si je devais imaginer l'Enfer, ce serait une file d'attente avec un numéro à retirer.
Une fois arrivé au bout de la file, on reviendrait au début.
Sartre s'est bien trompé avec son Huis-Clos de merde.

Arrivé devant la caisse, j'ai hurlé de rire en voyant ma serveuse. Servante. Esclave ?
Un cliché ambulant, la meuf.
Petite, grosse, appareil dentaire, acné. Dégueulasse, quoi.
Mais ça, ça allait encore.
Si j'ai pleuré de rire, c'est pour tout autre chose.
Comment te l'expliquer pour que ce soit compréhensible…
Tu vois le genre de nana fan de mangas ?
Le genre à se déguiser manga, à vivre manga, à dormir manga .
Le genre à s'habiller en noir type soubrette, à se teindre les cheveux en rose ou vert
et à porter un scoubidoo à son porte-clés.
Un mix entre gothique et Emo. Voilà, c'est parfaitement ça.
Le genre de nana facilement manipulable et très influençable.
Fragile et mal-baisée.

Bref, j'en avais une en face de moi.

Alors, avant que le robot "sur place ou à emporter" démarre, je lui glisse :

"- On aime les mangas, hein ?
- Comment que vous le savez, M'sieur ?"  Qu'elle me répond en faisant les yeux ronds et une bouche de poisson.

Bien conne en plus. C'est écrit sur ta gueule, connasse.

"-  Juste une supposition en l'air comme ça…
- Z'êtes fort, m'sieur. Vous êtes psychologue ?
- Charlatan ? Ouaip.
- J'adore les mangas. C'est un peu toute ma vie. J'aimerais tellement être comme mon héroïne préférée. Grande, pulpeuse, belle avec des gros seins.
(T'as encore du taf.)
Mon manga préféré, c'est Nana. C'est l'histoire d'une fille qui…"

Avant que le gloubiboulga infâme de mots se mette en marche, je l'arrête d'un geste de la main.

" Ta gueule, Truie. C'était juste pour être poli et j'ai eu tort.
Je suis juste là pour bouffer. Ta vie, j'en ai rien à foutre.
Je veux un maxi Best Of McBacon, frites, Sprite. À emporter.
Et bouge ton gros cul, ça te fera maigrir."

Elle se renferme sur elle-même. Je sens qu'elle va commencer à chialer.
Elle doit avoir ses règles pour être à fleur de peau comme ça.
Elle prépare le sac, fout la bouffe à l'intérieur et me le tend.

"Cela vous fait 7,90 euros, M'sieur."

Je prend le sac sans oublier de toucher sa mains dégueulasse pour qu'elle mouille.
Histoire qu'elle retrouve un peu de sensations dans sa chatte fossilisée par les années de diète.

" C'est trop cher. Offre-le moi et je te baise gratuitement dans la ruelle à côté.
T'en dis quoi ?"

Elle  semble réfléchir un moment, puis finit par accepter.
Qu'est-ce que je te disais, mon gars ? Fragile et mal-baisée.

"T'as dix minutes. Je t'attends dehors, le thon."

Je sors du domac, comme dirait le bobo parisien,
et je vais l'attendre au lieu de rendez-vous.
Je prend la boîte du McBacon dans le sac et je sors le burger.
Je l'avale aussi vite que je l'ai sorti de sa boite .
C'est dégueulasse, mais au moins ça reste sur le bide.

La moche finit par arriver.
Elle a enlevé sa tenue McDo incluant la casquette.
Elle a les cheveux gras et huileux.
Ses vêtements sont tachés de graisse.
Son T-shirt trop petit pour cacher son gros bide
et son pantalon ras-la-chatte laisse deviner une pilosité de l'entrejambe plutôt développée.
Mais bon, toi-même tu sais.
Un trou reste un trou, surtout quand c'est gratis.
Et là, mes couilles pleines me faisaient mal. Très mal.

Elle s'arrête à mon niveau. Je commence à manger mes frites.

"- C'est quoi, ton nom ?
- Je m'appelle Marguerite.
- C'est pas censé être un nom pour une jolie fleur, ça ?
En plus de t'avoir fini à la pisse, tes parents ont un sacré sens de l'humour."

Je sors ma bite de mon froc et je l'enduis de la sauce pomme-frites si chère au Mcdo.

"A genoux, et suce-moi bien, pétasse !"

Je sors mon flingue de mon holster.
Ouais, j'ai un holster.
J'adore l'inspecteur Harry.
T'as un problème avec ça ?

Je le pointe en direction de sa tronche et je lui dit :

"Fais ça bien. Sinon, tu vas le regretter. Amèrement."

Les larmes lui montent aux yeux, mais elle s'exécute.
Elle a pas le choix, de toute façon.
Elle prend ma bite avec sa main gauche et l'enfonce dans sa bouche.
Elle la prend entièrement et lèche toute la sauce.
Elle bave sur mon dard tout en faisant des allers-retours de plus en plus vite.
Les moches, les meilleurs coups. Toro avait raison.
Pour un tonneau, elle savait s'y prendre la gorge profonde.

"Suce mes boules."

Elle s'exécute. Vraiment très malléable, les moches.

"Lève-toi et baisse ton froc."

Je vide mon sac McDo et je lui tend.

"Tiens. Fous ça sur ta gueule, si tu veux pas que je débande."

Elle fout le sac sur sa tête et baisse son froc.
Elle ose porter un string. La blague.

"Retourne-toi et pose tes mains sur le mur."

Je mange toujours mes frites. Elles sont froides, maintenant. Elles n'ont plus très bon goût.
Elle baisse son string. La forte pilosité est confirmée.
Elle se retourne et se cambre. Son cul est plat et plein de boutons. D'ici, je peux voir que son anus est dégueulasse.

"Cela fait combien de temps que tu t'es pas lavé ?
J'aurais du te demander de me payer, putain."

Faut que je finisse ça vite. Elle me dégoute trop.
Je la prend en levrette à sec.
Elle gémit.
Je lui enfonce une frite dans l'anus.
En la retirant, on dirait qu'elle a été badigeonné de sauce barbecue.
Je la lui tend.

"Tiens. Bouffe."

Je la lui enfonce dans la bouche à travers le sac. Elle chiale.
Elle essaie de la recracher.

Je lui enfonce le canon de mon flingue dans l'anus.

"Avale si tu veux pas un deuxième trou du cul. C'est la solution la plus intelligente pour toi."

Elle avale.

La soumission. C'est comme ça que ça marche.
T'es pas d'accord, mon pote ?

Anyway. Après lui avoir éjaculé dans sa chatte me rappelant vaguement une autoroute à quatre voies,
je lui ai foutu un coup de crosse dans la tempe pour éviter qu'elle me casse les couilles.
Mieux vaut prévenir que guérir.

Je me suis barré en la laissant à moitié à poil près des bennes à ordures du McDo.
Dans la Bible, je crois qu'il y a un truc du style :
"Poussière tu étais et poussière, tu redeviendras."
Dans le cas de la Truie, c'est plutôt :
"Déchets, tu étais et déchets, tu resteras. 
Déchets parmi les déchets."

Les couilles vidées et le ventre rempli, il me restait plus qu'une chose à faire.
Boire un coup.
Même plus besoin d'aller au peep-show.
Les pures octogénaires, très peu pour moi.
Je me suis donc dirigé vers le premier troquet du con pour me prendre un whisky.
Mais à trois heures du mat', tout est fermé sauf les boutiques porno.

Ce fut d'ailleurs à ce moment-là que j'ai vu le ciel devenir rouge.
Je te raconte pas ma joie, mon gars. Tu sais ce que ça veut dire ?
C'est très important pour notre histoire.
Ignir a accepté ma requête. Les Zodiaques sont arrivés.
Cette vision était plus orgasmique que de baiser la grosse.
Ça va chier salement dans les jours qui vont suivre.
On verra bien si Meth a le cran pour me détruire.
J'étais tellement heureux que j'ai commencé à entamer un petit pas de danse.
Un mix de moonwalk et de la choré de Travolta dans Saturday Night Fever.

Dans ma joie, j'ai pas vu venir le groupe de  racailles Noirs qui arrivait derrière moi.
L'un d'eux m'a foutu un coup de pied dans le dos et m'a fait tomber par terre.
Cruelle erreur.

Un autre dit :

"Faut pas rester seul dans ce coin à cette heure-ci de la nuit.
Surtout quand on est bourré.
Tu pourrais tomber sur nous, petit pd."

Je me retourne, je les regarde et je dis :

"Vous êtes loin de Thoiry , les gars.
Comment vous avez fait pour sortir de votre cage ?"

Ils commencent à s'exciter, à  m'encercler, à me traiter de tous les noms.
J'attrape les couilles du mec le plus proche de moi et je pointe mon flingue sur celui qui se situe derrière moi.

"Me colle pas comme ça, mon gars. On pourrait croire que tu veux m'enculer.
Faut pas rester groupé dans ce coin à cette heure-ci de la nuit.
Vous pourriez tomber sur moi.
Et j'ai pas vraiment envie d'utiliser mon pouvoir pour des merdeux comme vous."

Mais ils sont tellement cons que ça n'a pas suffit à les calmer, alors j'ai arraché, d'un geste sec, les couilles que j'avais en main et…

Attends… Tu peux te décaler ? Tu me bouches la vue, mon gars !
Putain. il est enfin sorti de son trou. La filature de Meth peut commencer.
Regarde-le ! Il est tâché de sang des pieds à la tête.
Désolé, mon gars. Je te raconterai la suite peut-être une autre fois, mais là faut qu'on se bouge.
Je peux pas me permettre de le perdre.




III
 
 Rue de Liège ? Pas mal, pas mal.
J'aurai jamais pensé à fouiner dans une rue presque exclusivement liée à la bureautique.
Pas si con, le Meth.
Heureusement que j'ai eu la présence d'esprit de le suivre.
Bon maintenant, il me faut un plan.
Récolter des indices, trouver un moyen de l'atteindre, le détruire.
La meilleure chose à faire serait de me faufiler chez lui quand il n'est pas là
et trouver n'importe quelle info qui pourrait me servir
pour la retourner contre lui.
Une confrontation directe, ce serait pas assez puissant.

Je veux le marquer à vie, je veux qu'il s'imagine en train de faire un cauchemar
où il serait l'acteur principal d'un snuff movie à petit budget.
Je veux une célébration mémorable. Je veux qu'il en chie comme il en a jamais chié.
Son trou de balle aura la taille d'un ballon de foot après ce que je vais lui mettre.

Meth va en baver. Meth va en chialer.
Et toi, mon pote, tu seras aux premières loges
pour ce spectacle à représentation unique, guichet fermé.

Localiser son appart' n'a pas vraiment été compliqué.
Pas besoin d'un diplôme d'ingénieur
pour savoir que la tafiole va allumer les lumières de chez lui
en passant le pas de sa porte d'entrée.
Et comme c'est le seul type a être entré dans l'immeuble depuis cinq minutes,
la localisation n'en sera que plus facile.


Des lumières s'allument au cinquième étage.
Maintenant, on croise les doigts, toi et moi,
et on prie le Seigneur pour pas qu'il s'éternise chez lui.
Les lumières du sixième sont aussi allumées.
Peut-être une solution pour éviter de forcer la porte de chez lui
et pas trop foutre la merde.
Je voudrais pas éveiller les soupçons. Pas tout de suite.

L'effet de surprise, ça marche bien dans les films.
Faudrait voir si ça marche dans la réalité.
T'en penses quoi, toi ?

On est bien d'accord. On fait profil bas pour le moment.
Je pense qu'on devrait rendre visite au voisin du dessus.
Il aura peut-être quelques infos à nous donner sur la tantouze,
on pourra entendre ce qu'il se passe en-dessous
et on aura une bonne vue sur la rue s'il décide de se barrer.

Si on se retrouve dans ce cas de figure et je l'espère,
on pourra accéder à son appart' par le balcon.
Sérieusement, qui ferme les fenêtres de son balcon ?

Bon maintenant, il faut juste trouver une moyen de passer la porte d'entrée,
et je me vois pas passer la nuit
à composer tout les codes possibles sur la pavé tactile.

La seule solution et la meilleure,
c'est d'attendre que quelqu'un entre ou sorte.
S'il me restait un peu de jus, il me suffirait d'ouvrir la 1ère Porte,
d'enclencher mon pouvoir chéri et hop, le tour serait joué.
Mais buter le vieux m'a demandé pas mal d'énergie.
Mes batteries doivent encore se recharger.

Au bout d'une dizaine de minutes, un scooter se ramène dans le coin.
Le mec s'arrête devant la porte,
coupe le moteur de son phallus sur roues,
sort la pizza de la boîte et se dirige vers la porte d'entrée.
Je traverse la rue, il entre le code, pousse la porte.
Je me faufile derrière lui et m'introduit dans l'immeuble.

Il s'approche de l'interphone de l'escalier et appuie sur le bouton du sixième.
Un putain d'aubaine, mon pote.
Je vais te montrer mon talent d'acteur.

J'arrive à la hauteur du livreur au moment où la porte se déverrouille.

« On vous attendez pas si tôt. Ma femme a du vous ouvrir. »

Le type se retourne surpris et me dévisage du regard.

« Prenons l'ascenseur ensemble. Six étages à pied, c'est limite fatigant quand même. »

J'appelle l'ascenseur.
Celui-ci arrivé, j'ouvre la porte et dit : « Montez, je vous en prie. »
Il me répond :
« Je suis un peu claustrophobe.
Passez devant moi, je préfère rester près de la porte. »

« Très bien. » que je lui dis. Très bien connard.
De toute façon, tu crèves quoi qu'il arrive.

Nous montons dans l'ascenseur, il appuie sur le bouton du sixième.
La logistique et l'étroitesse de l'ascenseur fait qu'il est obligé de me tourner le dos.
J'appuie sur le bouton d'arrêt.

« Bouge pas l'ami. C'est rapide et indolore. »

Je lui brise la nuque et le pose sur le sol, tant bien que mal, avec douceur.
Toujours personne dans la cage d'escalier.
J'en profite pour changer de costume.
La tenue du livreur Pizza Hut est un peu large pour moi.

Je relance l'ascenseur et arrive au sixième.
Putain, Meth est juste en dessous de mes pieds.
Faut que je sois patient. Patience, Damian.

Je sors de l'ascenseur.
Sur le palier, une des deux portes des apparts est ouverte
et j'entends quelqu'un parler avec un fort accent maghrébin :
« Entrez, je suis dans le salon. »

Putain, ça va puer les épices. Je hais les épices.
Où alors, je me trompe de pays ?
De toute façon, Maghreb ou Inde. Le sud, même combat.
Hémisphère de pauvre.

Je traîne le cadavre d'un bras et porte la pizza de l'autre.
Je lâche le cadavre dans l'entrée, je réajuste ma casquette,
je ferme la porte et me dirige vers le salon.

« Bonsoir, Pizza Hut. Vous avez commandé une pizza ?
Va falloir passer à la caisse, maintenant. »

V


Ah ! C'est toi !
Tu m'as foutu dans une belle merde.
Me laisse plus jamais seul dans un plan foireux comme celui-ci.
Tu peux pas te permettre d'aller et venir à ta guise, sale connard.

Bon, j'ai déjà attaché le bougnoule à une chaise.
J'ai foutu une bâche à ses pieds pour pas laisser de trace.
J'aime torturer mais j'aime pas la saleté.

Allez ! Aide-moi à porter le corps du livreur jusqu'au salon.
Prends les jambes, je m'occupe des bras.
Voilà. Comme ça. Balance-le dans le coin, par là.

Assieds-toi sur le sofa et sers-toi un verre de whisky.
On est chez un musulman pas très pratiquant.
Allez, installe-toi mon gars, je vais faire les présentations.

  • - Alors, le type assis au milieu du salon, complètement à poil, c'est Rachid.
    Enfin, il dit s'appeler comme ça. Dis bonjour, Rachid.

  • - Mais putain, vous êtes qui ?
    A qui vous parlez depuis tout à l'heure ?

Fais pas attention à lui, mon pote.
Il a pas apprécié que je le frappe sur la tête avec son Coran chéri.
Je voulais juste lui faire rentrer ses préceptes à la con dans la tronche,
plus facilement.
D'ailleurs, j'ai jamais compris leur délire avec leur voile et la burka, et toi ?
Leurs nanas sont si bien foutus que ça,
pour vouloir les cacher comme ça, au reste du monde ?

  • - A l'aide ! Aidez-moi !

  • - Ferme ta putain de gueule, le basané.
    De toute façon, personne ne viendra pour toi.
    Un arabe dans le 9ème, laisse-moi rire.
    Ton destin était scellé au moment où j'ai passé le pas de ta porte.
    En fonction de ta servilité à mon égard, tu mourras plus ou moins vite.
    Mais dans tous les cas, tu crèveras comme un chien.
    Je vais tellement te défigurer la gueule
    que même ta mère ne te reconnaîtra pas.
    Tu crèveras seul et personne ne te pleurera. 

Ma diatribe terminée, Rachid ne dit plus rien.
Il se met à chialer comme une vraie tantouze.
Puis, tout doucement, un jet d'urine se met à couler le long de sa jambe.

« Mais putain !
Qu'est-ce que vous avez tous à pisser dès que je dis un truc ?
Enculé, tu souilles ma bâche.
Je me suis fait chier à l'installer pour salir ton appart'.
Et au lieu de me remercier, tu me pisses à la gueule.
Alors, c'est ça ta religion ?
Tu pisses à la gueule des gens qui sont pas d'accord avec toi ?
Et t'as cru que j'allais laisser passer un truc pareil ? »

Je me rapproche de lui et donne un coup de pied dans sa chaise.
Rachid tombe la tête la première dans la bêche pleine de pisse.

« C'est bien. Maintenant, tu vas tout boire.
T'inquiète pas, c'est stérile. Enfin, il paraît. Je suis pas médecin. »

Rachid ne bouge pas.

« Obtempère mon gars, sinon ça va vraiment chier pour toi.
Je ramasserai pas une bâche pleine de pisse.
Déjà que ton corps plein de sang, ça va me prendre la tête.
Un peu de respect pour ceux qui bossent.
C'est pas l'armée du salut, ici. »

Alors, Rachid s'exécute.

« Voilà, c'est bien. Jusqu'à la dernière goutte.
Et pleure pas. C'est une perte de temps pour tout le monde. »

Je relève Rachid avec une tendresse contenue.

« Viens par là, mon gars. Je vais t'essuyer le visage.
T'es tout sale, là. Tout barbouillé le petit bichon. »

J'inspire un grand coup. Putain, ça pue vraiment trop ici.
Je me tourne vers le sofa. Bon mon pote, ça va ? Tu t'amuses bien ?
Le spectacle est à la hauteur de tes espérances.
J'espère que t'as le cœur bien accroché
parce qu'on va rentrer dans le vif du sujet.

Je me retourne vers Rachid et lui dit :

  • - Bon, mon gars. On sait très bien tous les deux que Rachid, c'est pas ton vrai prénom.
    Et nous savons tous les deux que c'est pas un hasard si tu habites ici.
    Tu me faciliterais la tâche si tu tombais le masque et qu'on arrêtais de se mentir.
    Honnêtement, je pense savoir qui tu es, mais j'aimerai l'entendre de ta bouche.
    Vraiment. Ce serait super sympa de ta part.
    Et même si la torture est mon plaisir coupable, j'ai un agenda de ministre.
    Mon timing est serré.
    Alors t'en dis quoi ? Je te laisse dix secondes pour y réfléchir.
    Si tu me fais plaisir, t'auras le droit à une mort rapide.

  • - S'il vous plaît. Arrêtez. Je sais pas de quoi vous parlez.
    Vous vous trompez de personne.
    Je suis qu'un pauvre type qui essaie de gagner sa vie.
    Laissez-moi partir.

  • - Partir ? Mais tu es chez toi !

  • - S'il vous plaît. Je ne dirais rien à personne.

  • - Nan mais sérieux, là.
    Tu sais comment ça se finit pour le type qui dit ça,
    quand on est dans un film ? Tu le sais, hein.
    Dans la réalité, c'est encore plus sale.

  • - S'il vous plaît, je... »

Le reste de sa phrase s'étrangle dans sa gorge.
Il recommence à chialer.
Un grand acteur, je peux l'assurer.

« Alala. Sérieusement. Pourquoi on doit toujours en arriver là ?
Pourquoi ? »

Je regarde Rachid droit dans les yeux. Il baisse les siens.
Il régurgite et un râle s'échappe de sa bouche.

« Rachid, mon copain arabe, je suis pas un tyran.
Je suis même plutôt cool comme type quand on apprend à me connaître.
Et c'est pas contre toi, mais là, tu me laisses pas le choix. Vraiment.
Je suis certain d'avoir déjà vu ta sale gueule quelque part.
Et j'aurai ma réponse par n'importe quel moyen.
Alors ? On commence par quoi ?
Du fil de fer chauffé dans ton urètre ou des clous dans tes couilles ?
Je peux toujours assaisonner ton gland au fromage pour attirer les rats.
J'ai vu une famille dans la cour de ton immeuble. »

Rachid relève la tête. Il me regarde.
La peur se lit sur son visage. En tout cas, il simule bien.
Jouons le jeu.

  • - Ne doute pas de moi. Je suis vraiment capable de le faire.
    Je l'ai déjà fait et le refaire ne me dérange pas le moins du monde.

  • - Mais puisque je vous dis que vous vous trompez de personne.
    Je ne sais rien. Je vous le jure.

  • - Je n'oublie jamais un visage après l'avoir vu.
    La physionomie, c'est un autre de mes passe-temps.
    T'es vraiment con de jouer à ce petit jeu avec moi.
    Moi qui étais prêt à te faire bouffer un couscous avant de te buter.
    Ta chance s'est envolée.
    Enfin... Façon de parler, hein.
    Elle était déjà partie depuis un moment.

Bon, on va commencer.
Je me dirige dans la cuisine en passant à travers le rideau de perle
séparant la pièce du salon.
So Cliché.
Je fouille les armoires une par une.
Je m'empare d'un couteau et je trouve une caisse à outils sous l'évier.
Dedans, il y a des clous, un marteau, une perceuse, une pince et du fil de fer.
Bien. Dieu est de mon côté, ce soir.

Je repasse dans le salon et jette un coup d'oeil à la pièce.
A côté du sofa, il y a une bibliothèque.
Au milieu de tous les bibelots musulmans,
il y a une chaîne Hi-Fi Sony avec un lecteur CD.
Elle est en bois. Intéressant.

Un peu d'ambiance nous fera du bien. Pas vrai, copain ?
Je regarde les Cds de Rachid. Du raï, du raï et encore du raï.
Cette daube ne va pas vraiment m'inspirer.

« Tarsem, lance-moi Dark Allies - Light Asylum »

(TOUT DE SUITE, MAÎTRE.)

Je branche Tarsem à la chaîne Hi-Fi.
Et la musique finit par emplir la pièce.

Bon, mon gars. T'as une idée de par quoi on pourrait commencer ?
Les dents ? Ouais, c'est pas mal.
Mais si je lui arrache les dents, je pourrais plus comprendre ce qu'il me dit.
Et je suis un peu là pour ça donc c'est pas vraiment une bonne idée.
Je vais improviser.

Je m'approche de Rachid, la caisse à outils à la main,
avec un petit pas de danse en rythme avec le son qui est diffusé.
J'ouvre la caisse et évalue à nouveau son contenu.
J'opte pour le marteau et les clous.
Je me met à genoux devant lui
et cale la pointe du premier clou sur sa couille gauche.

« Je ne rigole plus. Dis-moi ton nom. »

Rachid régurgite à nouveau.

  • - Ton nom, fils de pute.

  • - Rachid, je vous l'ai déjà dit !

Pas besoin du marteau. J'enfonce le clou avec douceur dans la chair tendre.
Doucement. Tout doucement.
Pour qu'il déguste bien la douleur.
Rachid ne peut que hurler durant cette opération.

J'attrape un deuxième clou et place la pointe sur sa couille droite.

  • - Allez fais pas le con, mon gars. Ça peut durer toute la nuit.
    Dis-moi ton vrai nom. Arrête la mascarade. Je sais que tu protèges, Meth.

  • - Allah vient moi en aide. Je ne sais pas de quoi vous parlez.
    Je le jure sur ma vie.

  • - Arrête ton char. Allah a détourné le regard, ce soir.
    Personne ne viendra t'aider.

J'enfonce le second clou.

« Tu mens, je le sais.
Je l'ai sur dès le moment
où j'ai vu ces deux cicatrices verticales sur ton dos.
Si tu es vraiment qui je pense, tu me fais honte. Tu es faible.
Je n'ai même pas besoin d'user de mes pouvoirs avec toi.
Tu ne veux pas parler. Soit.
Passons alors à la vitesse supérieure. »

Je sors mon zippo de ma poche
et prend un bout de fil de fer dans la caisse à outils.

« Tu connais The Thing ? Non ? C'est un film culte pourtant.
Y a une scène où Kurt Russel fait chauffer du fil de fer
et avec ça, il touche des échantillons de sang.
C'est pour trouver qui a été contaminé par la chose.
Quelle scène !
J'ai toujours rêvé de la reproduire, tu sais, Rachid.
Et même si ça va pas être vraiment la même chose,
je te remercie de faire ça pour moi ! »

Les sanglots de Rachid se font de plus en plus fort.
Ça en devient insupportable.

  • - Oh bah non ! Faut pas pleurer comme ça.
    On va virer dans le pathos si ça continue.
    Tu vas finir par nous arracher une larme,
    à moi et à mon pote assis sur le sofa.

  • - Y a personne sur le sofa.

  • - Là, là. Tout va bien.
    Ne t'inquiète pas. Ça va chauffer un peu au niveau de l'entrejambe.
    Enfin, beaucoup même. Je préfère pas te mentir.

J'attrape son petit pénis avec ma main libre.
Je décalotte son gland et j'enfonce le fil de fer brûlant dans son urètre.
Je fais des petits va et vient pour être certain de lui faire bien mal.

« Allez, dis-moi ton putain de nom, salafiste ! »

Et là, au lieu de hurler à la mort,
Rachid part dans un fou rire hystérique.
Rien ne semble l'arrêter.
Je relève la tête et nous nous regardons dans les yeux,
comme des chiens de faïence.

Il ouvre la bouche et me dit :

« Tu sais, petit con.
Si quelqu'un passait par là, il pourrait croire que t'es qu'une grosse pédale
qui essaie de me pomper le dard.
T'attends quoi pour le faire ? T'es déjà en train de me branler de toute façon. »

Il me crache à la gueule.

« Je sais aussi qui tu es et pourquoi tu es là.
Si tu penses que je vais te dire quoi que ce soit,
tu te fous le doigt dans l'oeil.
Je crèverai en emportant le sortant dans ma tombe.
Tu ne toucheras jamais Meth, sale raciste de merde.
Tu m'entends ? »

Je m'essuie le visage.

« J'entends très bien.
Il y a même une évolution dans ton discours.
Tu te montres plus coopératif ? »

En me redressant, je me rends compte de mon erreur.
Avec ses dents, il me choppe le haut de mon oreille gauche,
mord dedans et m'en arrache un bout.

Je me relève à l'arrache. Je hurle de douleur.

  • - Sale enculé. Qu'est-ce que tu m'as fais ?
    Bel acte de désespoir.
    Et tu me traites de raciste alors que tu me traites de pédale ?
    Dans ton pays, on les lapide, connard.
    Ta mort lavera l'honneur de beaucoup d'homosexuels.
    Jamais personne a fait couler mon sang.
    Tu es la première personne à l'avoir fait et tu seras...

  • - Et je serais sûrement pas le dernier.
    Tu sais pas dans quelle merde, tu t'es foutu, Damian.

  • - Tu connais donc mon prénom.
    Tu es un des cinq renégats. Je le savais.
    Tout le clan est derrière, moi. Vous allez en chier.

  • - Et nous, nous avons l'élu.
    Une fois éveillé, contre lui, tu ne pourras plus rien.

  • - Ça nous le verrons bien, enculé. »

Je regarde mes mains. Elles tremblent.
Est-ce la rage ou la peur ?
J'essaie de me contenir, mais ce connard m'a fait perdre mon sang-froid.
Je prend la perceuse et lui perce les genoux dans un accès de colère.
Il ne bronche pas.

  • - C'est quoi votre problème entre toi et le vieux ?
    Je vous ravale la façade et vous gueulez même pas.
    C'est votre truc, le SM.
  • - Tu as donc rencontré le Vieil Homme ?
  • - Et maintenant, il est mort. Crevé comme la merde qu'il était.

Rachid devient livide. Il accuse le coup.

« Je crois que t'as pas bien compris qui j'étais.
Vous pouvez rien contre moi, toi et tes potes renégats.
Je suis votre pire cauchemar. Je suis les ténèbres. »

Je choppe le couteau et me prépare à dépecer ce connard vivant.

  • - Dis-moi ton putain de nom ou j'arrache toute la peau de ton putain de corps.
    Dis-moi tout sale connard ou je te jure que ça, tu vas le sentir passer.
    Salement. Très salement.

  • - Je parlerai jamais.

  • - Alors la découpe peut commencer.

Je commence en lui arrachant la peau de ses deux bras.
Ils ne sont plus qu'un tas de chairs informes.
Réseaux de veines et de muscles.
Il hurle enfin de douleur et moi j'en ai la trique.

« Je continue ou tu vas parler ? »

Dans un dernier acte de désespoir, se sentant au bord de la mort,
Rachid prononce ses derniers mots :

« Je suis Hermès, Zodiaque du Bélier, protecteur de Meth. »

Sa tête tombe sur son torse. Il est mort.

Putain, j'aurai même pas eu le temps de chopper son âme.
Je vais m'asseoir sur le sofa, je m'allume une clope et je te regarde.
Ça va, mon pote ? T'as une petite mine.
Si tu veux gerber, va faire ça dans l'évier.

Bon, au moins, on sait qu'on touche au but.

Hermès ? Quel nom de PD, sérieux.



VII


L'air est frais, au sixième étage, sur le balcon de Rachid.
Je préfère l'appeler comme ça.
Hermès, je peux pas.
J'ai l'impression qu'un gang de Queer va débarquer à tout moment.

Je me penche sur la rambarde et ho surprise,
les lumières chez Meth sont toutes éteintes.
Il a dû se barrer sans que je me rende compte de rien.
Tant mieux. C'est raccord avec le plan.
Suis-moi, mon gars. Fais gaffe de pas tomber.
Après quelque acrobaties, je me retrouve sur la balcon de Meth.
La porte-fenêtre est bien ouverte comme je l'avais prédis.
Je me faufile à l'intérieur et essaie de trouver un interrupteur dans la pénombre.
Je tâtonne pendant cinq bonnes minutes pour finir par en trouver un.
La lumière s'allume, la pénombre disparaît.
On est enfin dans la place, mon gars. Le salon de la fiotte.

Je regarde le décor. On est chez des adeptes du minimalisme.
Tout est blanc. Rien de superflu.
Un écran plasma posé à même le sol avec une ps3 à côté.
Dans un coin, une petite table d'écolier en bois.
Un mac est posé dessus.
Il n'y a rien pour s'asseoir.
Collé à un mur, une autre table, noire et basse.
Dessus, il y a deux cadres. J'en choppe un.
Viens voir mon pote. Elle est plutôt bonne, sa meuf.
Je me la violerais bien.
Je repose le cadre et continue à fouiner.
Le salon et la cuisine sont reliés par un bar américain.
Je fouille les placards de celle-ci.
Que des trucs sains de PD de végétarien.
Un vrai truc de meuf. Il a perdu ses couilles à quel âge, le Meth.
Je prend un bol, me sers du muesli avec copeaux de chocolat
et ajoute du yaourt blanc choppé dans le frigo.
J'ai vraiment la dalle, alors je fais avec les moyens du bord.

Je vais faire un tour dans la chambre des tourtereaux.
Même délire.
Matelas posé à même le sol avec une caisse en bois posée de chaque côté.
La chambre est un bordel sans nom.
On dirait un squat de toxicos.
Putain, ce que les futons du temple peuvent me manquer.

Je repasse dans le salon et m'assis par terre.
Y a même pas de fauteuil pour poser son cul. Rien. Que dalle.
Ce doit être sympa les jours où ils reçoivent.

Bon, mon gars. C'est la merde.
Y a rien qui puisse nous servir, ici.
Sérieux, ça me donne des pulsions meurtrières quand je fais choux blanc.

(...)

Comment ? Qu'est-ce que tu racontes ? Parle mon gars.
(MAÎTRE, VOUS ME FATIGUEZ.
IL N'Y A PERSONNE D'AUTRE QUE VOUS DANS CETTE PIECE.)

L'écoute pas, mon gars.
Il tire toujours la tronche.
Quand on est qu'un esprit bloqué dans un baladeur,
ça peut se comprendre.
Je lui en veux pas.
Alors, tu voulais me dire quoi ? ...L'ordinateur ?
 
Je regarde le Mac posé sur la table d'écolier.
T'as raison. Il doit sûrement y avoir des infos là-dedans.
J'ouvre l'ordinateur portable.
Sur l'écran, un post-it est collé.
Dessus, il y a écrit :
Mot De Passe : Shadowbabyboy.
La blague, c'est presque trop facile.
Et c'est quoi ce mot de passe ?
C'est sûrement l'ordi de sa meuf, ça.
Je rentre le mot de passe dans l'ordi en veille.
Le bureau apparaît.
Aucun dossier dessus. Le fond d'écran, un oeil de la connaissance.
On est pas dans la merde, mon pote.
En plus, je pige que dalle aux objets d'Apple.
Je sens que ça va me casser les couilles.
Je suis pas chaud pour chercher pendant des heures, t'as vu.
Surtout que je pense pas avoir autant de temps que ça.
On va aller sur la boîte mail de madame.
On trouvera sûrement un truc.
Je lance Outlook et je finis mon bol remplis de bouffe d'oiseau
en attendant que ce logiciel de merde s'ouvre.

Bon, c'est bon. On y est.

Alors... Du spam, du spam, un mail de sa maman, des discussions entre pisseuses,
des photos de voyages,...
Au fil de ma recherche, un titre retient mon attention : "Anniversaire".
Je clique dessus.
Je savais déjà que j'étais un mec chanceux.
Mais là, avec ce qui apparaît devant mes yeux ébahis,
je connais déjà le plan que je vais pouvoir appliquer à la lettre.

Le mail était très explicite.
Une pote de mademoiselle lui disait
qu'elle avait trouvé un bon plan pour l'anniversaire de Meth.
Y aurait une boîte underground qui aurait ouvert
dans les sous-sols de la Samaritaine.
Il me suffit d'une recherche internet pour savoir
que c'est en bord de Seine, à côté du Pont-Neuf.
Sa pote lui dit que ce serait un bon moyen de décoincer Meth
et qu'il apprécierait peut-être enfin la musique.
Parce que bon, un monde sans musique, c'est quand même triste, qu'elle écrit.
C'est vraiment pas une bonne idée que tu as eu là, ma petite pute.
La nana de Meth lui a répondu merci
et qu'ils iraient sûrement à telle date.
Soit demain.
C'est parfait, mon pote. Vraiment.
Dieu me suce. Je te raconte pas le sentiment de puissance.
Je t'ai coincé. Le début de la fin commence pour toi, Meth.
Ta lente descente en enfer.
J'espère vraiment que tu vas apprécier mon cadeau.

Je sors un bout de papier de ma poche de pantalon
et mon téléphone portable de mon sac.
Je compose le numéro inscrit sur le papelard.
ça sonne.

- C'est vous, patron !
- Ouais, c'est moi, Mongol. C'est bon. J'ai foutu le grappin sur la tafiole.
  Rejoins-moi avec des gars à la Samaritaine vers 4h du mat'.
  Je vous expliquerais le plan sur place. "

En raccrochant, j'ai les mains qui tremblent.
J'ai l'impression d'entendre les violons de RoadGame de Kavinsky.
Mon excitation est à son comble.
J'éteins l'ordi, retourne dans la cuisine laver le bol et le ranger à sa place,
j'éteins la lumière et sors par la porte d'entrée.
Elle était même pas fermée à clé.
Je descend les marches de l'escalier en tout quiétude.
Rachid peut bien rester où il est finalement.
De toute façon, si tout se déroule comme prévu,
Paris n'existera plus dans une semaine.


IX

4h du mat'.
En arrivant sur les quais de Seine, je vois un groupe de types.
Quelques-uns sont en costard.
Ils ont l'air d'attendre quelque chsoe.
Quoi ? Je ne sais pas. Je n'en ai rien à branler.
Un peu plus près de moi, deux silhouettes se démarquent.
Ils ont l'air d'être pris dans une discussion animée.
Le débat semble faire rage.
Je me rapproche d'eux.
L'un des deux type est une montagne, aussi bien en taille qu'en muscle.
A vu de nez, je dirais qu'il fait 2m50.
C'est un monstre à la peau noire comme la nuit.

Arrivée à leur hauteur, je peux entendre de quoi ils parlent.
"Franchement, moi, jamais comprendre à quoi servir bout bleu de gomme
quand nous être en primaire." dit la masse.
L'autre lui rétorque : "Parait que ça servait à effacer l'encre du stylo."
La masse semble réfléchir, acquiesce et réplique :
"Mais ce truc jamais marcher. Moi toujours déchirer feuille.
Résultat grand trou dans feuille et prof pas content.
Prof gifler moi chaque fois que moi faire trou.
Mais un jour, moi faire trou dans ventre du prof quand lui dormir,
et moi, déposer rat dans ventre et après moi, recoudre le ventre.
Prof mort maintenant. "
L'autre ne semble même pas être surpris.
Il dit :
" C'est une façon comme une autre de régler le problème.
  On a tous nos soucis, hein.
  Moi, j'ai juste coupé le bout bleu avec des ciseaux.
  Après, je m'amusais à jeter des bouts sur la nana que je kifais.
  Et un jour, je l'ai coincé dans les chiottes
  et je lui ai tailladé la chatte avec des ciseaux.
  Ensuite, je m'amusais à lui en jeter des bouts à la gueule.
  J'adore couper des petits bouts. "

Il souffle. Il semble se remémorer les moments joyeux de sa jeunesse.
Je souris. Cela m'avait manqué.
Je dis : "Tu comptes ressortir cette histoire à chaque fois, Mongol. "
La masse se retourne. L'autre tressaillit.
"Je vous avais pas vu venir patron.
  Il vous est arrivé quoi à l'oreille."

Je ne réponds pas.
La masse pose un genou à terre,
pose son poing droit sur la poitrine au niveau du coeur
et incline la tête.
"Kamisama" qu'il me sort avec son japonais à deux balles.
Mes tympans saignent.
"Content que tu aies pu venir, Toro."
La masse se relève et Mongol me sourit.
Il a l'air tellement heureux de me voir.
Je crois bien qu'il a la trique, en fait.
C'est un peu crade son délire.

- On est prêt, patron.
  Je me suis moi-même occupé des préparatifs.

- On a combien de type avec nous ?

- En nous comptant, Toro et moi, nous sommes dix à vous servir.

- Et d'où tu me les sors, ces types ?

- Y en a trois qui font partie du clan, les cinq autres, c'est des petites frappes.
  Je les ai trouvé dans une ruelle.
  Ils forçaient une octogénaire à coucher avec son chien.
  Y en a même un qui filmait.
  Je leur ai expliqué vite fait l'affaire, ils ont l'air partant. "

Je dévisage les types que Mongol m'a ramené.
L'un d'eux me fait un doigt.
Je sors mon flingue et lui tire une balle dans la tête.
Plus personne ne bouge.
"Maintenant, vous êtes plus que neuf.
Dis-moi, Mongol, c'est lequel qui filmait ? "

Il me le pointe du doigt.

"Fais de lui un membre intérimaire du clan.
 On le prend à l'essai.
 Il a l'air d'avoir l'étoffe d'un futur membre. "

Je m'approche du groupe et vide mon chargeur sur le cadavre.
Je les regarde et je jette le corps à l'eau d'un coup de pied.
" Bon, alors. Je vais poser les bases.
Ici, c'est moi le patron et vous êtes des merdes.
Répétez après moi. Vous êtes le patron et on est des merdes. "

A l'unisson :
" Vous êtes le patron et on est des merdes. "
Je souris d'un air satisfait.
" Vous êtes vraiment trop sympa, les mecs.
Franchement, ça me touche.
Je suis ému.
Je crois bien que je chialerais si j'étais un nain sous prozac.
Bon maintenant que les rôles sont attribués,
laissez-moi vous expliquer pourquoi on est là.
Vous voyez le gros black, en face, sur l'autre trottoir ?
A côté de la Samaritaine, là.
Bon, je pars du principe que c'est le videur de la boîte en question.
Ecoutez-moi, parce que là, ça devient important.
Si vous faites de la merde, je vous ferais bien pire qu'à votre pote.
Demain, un type très important doit venir dans cette boite.
Ce type, il faut le briser mentalement. Il ne doit pas en ressortir indemne.
Alors, ce qu'on va faire, c'est très simple.
Mongol va vous refiler des flingues.
On entre dans la boite, on tire sur tout ce qui bouge,
si vous voulez garder quelques nanas pour les violer, ça peut se négocier.
Et on prend le contrôle total de la boite.
Demain, on ouvre en se faisant passer pour les gérants
et on choppe le connard.
C'est bon ? C'est pas trop compliqué pour vous ? "

Mongol a l'air surpris. Il se ronge les ongles.
"Mais pourquoi on attends pas que ça ferme ?
Parce que sérieux, si y a du monde, comment qu'on va faire avec tout ces corps ? "
qu'il me demande.
Je lui réponds :
" On les mettra dans la cave ou dans un pièce vide.
   Y a plus personne dans cet immeuble.
   On verra bien une fois dedans."

"Et comment qu'on fait si les poulets débarquent ?"
qu'il me demande.
Je le regarde exaspéré.
" Te fais pas de soucis pour ça.
  J'ai déjà placé quelqu'un au sein de l'Etat.
  Même s'il le faut, l'armée sera de notre côté.
  Tu sais de qui je parle. Tu le reverras bientôt."

Je temporise pour voir si tout le monde a bien digéré.
- Bon plus de question ? OK, cool.
  Bon maintenant, je vais vous expliquer la formation qu'on va prendre.
  C'est très important pour moi. Alors me faites pas de la peine.
  Mongol, t'as les deux chaînes Hi-Fi et les CDs ?

- Oui, patron.

- T'attends le déluge ? Va les chercher, connard. "

Il sort des clés de voiture de sa poche de pantalon.
Il appuie sur le bip.
Le coffre d'une berline garée sur le trottoir s'ouvre.
Mongol en sort les deux chaines Hi-Fi.
Il les pose à mes pieds et retourne chercher les CDs.
Je sors une feuille de mon sac et fait un dessin dessus.
Je le montre à tout le monde.
"Donc voilà. En gros, moi, je suis devant.
Normal. Je suis le patron.
Et, vous venez derrière moi en pyramide inversée.
Cinq d'un côté et quatre de l'autre.
Les derniers de chaque ligne porteront les chaines Hi-Fi
qui diffuseront la musique.
Ne posez pas de question.
La musique, c'est très important pour me mettre en condition.
Donc, on va traverser la rue dans cette formation,
en marchant au ralentis.
Ce point est très important.
Je veux que ça fasse comme dans les films.
ça a toujours été mon rêve
et comme je suis le personnage principal, ici,
vous faites ce que je dis et vous accomplissez ce que je veux.
Sinon, je vous ferais regretter d'être né.
Bon, on est bon ?
Tout le monde a capté ou vous avez besoin qu'on fasse une répèt' ?
Juste histoire de s'échauffer. "
Silence de plomb.
" Vous êtes vraiment pas très causant les gars.
Ils vous arrivent quoi, là ?
C'est parce que j'ai buté votre pote ? C'est ça ?
C'est pas grave. Je vous en veux pas.
Je vous pardonne, hein. "
 
Mongol me tire la manche.
- Mais patron, à quoi va servir la musique ?
  Dès qu'on entrera dans la boite, elle sera rendue inaudible
  à cause d'une musique à la con de David Guetta.
- Putain, mec, pète un coup sérieux.
  Si jamais, on se retrouve dans ce scénario,
  on butera ce connard de DJ 
  qui aura foutu cette musique à la con de David Guetta.
  Et après, on fout notre musique.
  Tranquille, t'as vu.
  Faut vraiment que tu baises, mon pote.
  J'ai peur pour ta santé.

- Oui, parce que j'ai peur qu'on entend Memories en entrant.
  Vous avez raison, patron. Faut que je baise. "

Je lui pose une main sur l'épaule pour lui faire comprendre
que tout va bien se passer.
" Bon allez, en formation.
  Ceux qui sont en fin de ligne, prenez les chaines Hi-Fi
  et foutez les CDs dedans.
  Vous lancerez la musique à mon signal. "

J'attends que tout le monde se mette en place derrière moi.
" Les gars, à partir de maintenant, y a plus de retour en arrière possible.
  On vit ensemble et on crève ensemble.
  Lancez la musique et on se bouge. "

Les premiers beats de Mother - Golden Filter commence à se faire entendre
dans le silence de la nuit.
On traverse la rue, au ralentis comme prévu, en direction de la boite.
Si tu pouvais voir ça, mon pote. ça le fait grave.
On a tous un flingue dans la main.
Sauf Mongol. Lui, il a un M-16.
Faut toujours qu'il en fasse plus que les autres.
Le videur nous regarde arriver avec un air dubitatif.
Il voit les armes et commence à paniquer.
"N'avancez plus. La boite va bientôt fermer.
On accepte plus personne. " qu'il crie en bégayant.
On continue à avancer, je passe devant lui et lui tire une balle dans la tête.
" Traînez le corps à l'intérieur. " que je dis aux types derrière moi.
" Et faites comme moi. Tirez dans la tête.
  Vous économiserez vos balles comme ça. "

J'ouvre la porte, on descend les escaliers.
Comme l'avait prévu Mongol,
une musique à la con de David Guetta résonne sur les murs
et nous empêche de savourer la nôtre.
Cela me fout les boules.

Les escaliers n'ont pas de fin. La descente dure cinq bonnes minutes.
Arrivé en bas, on peut entendre les cris joyeux des danseurs
atténués par une musique abominable.

On rentre dans la salle. Personne ne semble nous remarquer.
La lumière à base de néon rose me file la gerbe.
L'atmosphère est étouffante. ça pue.
Comme un mélange de merde, de pisse, de sueur, de mouille et de sperme.
Un parfait échantillon de la décadence humaine.

J'observe le spectacle qui s'étale devant mes yeux.
Un avant-goût de la fin de la race humaine.
Je suis là pour mettre un terme à leur souffrance,
même si eux-même n'en ont pas conscience.
Le barman vend de l'alcool à des mineures.
Des types à côté d'elles versent du GHB dans leurs verres.
Sûrement des sidaïques qui n'ont trouvé que ce moyen
pour continuer à niquer sans protection.

Su la piste, des centaines de corps se touchent.
Des meufs de quinze balais frottent leur cul
contre les bites de trentenaires en mal d'amour.
Sûrement des puceaux qui cèdent à la facilité
de la moule étroite des pucelles pas farouche.

" On fait quoi, patron ? " me hurle Mongol à l'oreille.
" Encerclez toute la salle, je vais m'occuper du DJ.
Attendez mon signal. "

La formation se déploie.
Je me faufile sur la piste de danse.
Je pousse violemment ceux qui me gênent.
Je progresse vite.
Je doigte une meuf au passage,
je bute un gros lard qui entrave mon avancée,
je crache à la gueule d'un travelo.
Un type essaie de m'arrêter en me retenant par l'épaule.
Je lui casse la mâchoire avec la crosse de mon flingue.
Il tombe à terre.
Je lui fous encore deux trois coups dans la tronche,
histoire d'être certain qu'il ne se relève pas.
Arrivé à hauteur du DJ, je monte sur l'estrade.
Je bute ce connard qui diffuse de la musique de merde,
je coupe le son et branche Tarsem à la station.
Je lance La 7ème Symphonie de Beethoven
La musique emplit lentement la salle.
Les danseurs arrêtent de gesticuler et se tournent vers l'estrade.


Je prend le micro et entame un petit speech :
" Oyez Oyez !
  Pédophiles et autres prostitués de ce nouveau siècle.
  Vous qui aimez foutre votre bite dans des trous inconnus.
  Vous qui aimez vous la prendre par derrière
   mais qui jouez les Saintes-Nitouches quand on veut vous refaire le cul.
  Vous les fils et filles de bourges, les hipsters à deux balles en mal d'amour,
   les quinquagénaires taper de la pucelle, les toxicos qui se cachent dans les chiottes.
  Toi, le barman qui est de mèche avec les violeurs du coin,
   et toi, le gérant de cette boite de merde qui se terre dans son bureau.
  Je m'adresse à vous tous.
 Vous les mecs, vous pensiez rentrer tranquillement avec une meuf à troncher
 ou alors, vous vous seriez rabattu sur un porno par dépit.
 Vous les meufs, vous pensiez vous faire pilonner la chatte
 dans l'espoir de ressentir enfin quelque chose.
 Le destin en a décidé autrement pour vous, les amis.
 Vous mourrez tous, ce soir.
 Ne soyez pas triste. Pleurer ne sert à rien et ne changera rien à la situation.
 Vous allez mourir pour une grande cause,
 même si personne ne se souviendra de vous.
 Vous êtes la lie de l'humanité et me débarrasser de vous
 ne causera que du bien à la planète.
Mongol, les festivités peuvent commencer. "

Je repose le micro et je monte le son. Beethoven in da place.
Les gens ne comprennent pas.
Du moins, ils finissent par comprendre trop tard.
Quand les premiers corps commencent à tomber sur la piste,
je vois la peur déformer leur visages.
Je vois leur bouches s'ouvrir pour tenter de crier
mais la musique couvre leur vaine détresse.
Ils tombent comme des mouches.
Je vois un mouvement de panique.
Les gens se poussent, se marchent dessus, s'entretuent
pour essayer de fuir et de survivre.
Je vois un type essayer de protéger sa nana.
Elle crève dans ses bras.
Je vois la rage, la haine, la colère remplacer la peur sur son visage.
Puis, il meurt à son tour.
Il s'effondre comme une merde sur le cadavre de sa meuf.
Je vois un type violer une petite nana fraîchement décédée.
Il doit se dire que c'est la dernière fois qu'il baisera avant de crever.
Mongol arrose tout le monde avec son M-16 de la porte d'entrée.
Dix minutes plus tard, un charnier s'offre à moi.
Les gars passent dans les rangs pour achever les derniers survivants.
Je descend de l'estrade et me dirige vers Mongol.
- Prend deux types avec toi et va fouiller les chiottes.
  Bute les mecs et ramène les meufs.

- Bien patron. Vous deux, avec moi. "

Mongol se dirige vers les chiottes avec les deux types qu'il a désigné.
Sinon, ça va mon pote ? Tu tiens le coup ?
Tu verras, ça va aller. Tout va bien se passer.
Mongol entre dans les chiottes des mecs.
J'entends un chargeur qui se vide.
Il ressort plein de sang. Il entre dans les chiottes des filles.
Et en ressort avec quatre salopes. Elles hurlent en voyant le charnier.

Il revient vers moi et me dit :
- Et la barbaq, on en fait quoi patron ?
- Fous les toutes en ligne et à poil.

- Mais certaines sont mineures, patron.

- Et alors ? Leur trous n'en seront que plus étroits.
  Dis aux types de se faire plaisir, ils l'ont bien mérité
  et va me chercher le gérant. "

Mongol obtempère.
Il va voir les petites frappes et leur répète ce que je lui ai dit
et part chercher le gérant.
Les types se jettent sur les bouts de viande
comme des animaux affamés.
Toro s'approche de moi.
- Kamisama, moi préférer quand femme être morte.
- Et alors ? Qu'est-ce que tu m'emmerdes ?
  T'as l'embarras du choix, là.
  Y en a, c'est plus que des troncs.

J'en choppe une par le bras.
- Elle, t'en penses quoi ?
- Trop maigre.

J'en choppe une autre.
- Et ce cadavre là ?
- Trop grosse, Kamisama.

- Et bah, démerdes-toi. Cherche. Je suis pas ton père.
  Je vais pas te prendre par la main.
  Fais comme si tu cherchais les oeufs à Pâques.

Toro s'incline et s'éloigne.
Mongol revient avec le gérant. Il a la mâchoire déboitée.
- Putain, mon gars. Mais qu'est-ce que t'as foutu ?
- Je suis désolé, patron. Il a essayé de se défendre.

- Et c'est quoi cette odeur ?

- Je crois qu'il s'est chié dans son froc.

- Putain, quand c'est pas la pisse, c'est la merde.
  Baisse son froc, prend sa merde et fais-lui bouffer.
  ça lui apprendra. On est plus en maternelle.

- Mais il pourra pas mâcher avec sa mâchoire pétée.

- T'auras qu'à l'aider en ouvrant et en fermant sa mâchoire pour lui.
  C'est ta punition, mon pote. Assume tes conneries jusqu'au bout.

Mongol lui baisse son froc, ramasse la merde dans son caleçon
et la fout dans la bouche du gérant.
Il lui prend la mâchoire
et la fait aller de haut en bas et de bas en haut
pour que le malheureux puisse mâcher.
" Voilà, va pas trop vite.
  Laisse-lui le temps de mâcher pour qu'il puisse bien avaler.
  Tranquille, on a le temps. "

Le pauvre gars essaie de recracher.
Mais il réussit qu'à se vomir dessus.
Regarde ça, mon gars. C'est vraiment trop tordant.
Je suis certain que t'as jamais vu un truc pareil, pas vrai.
Toro s'approche de Mongol et demande :
- Kamisama parler avec qui ?
- De quoi tu parles ? Ah... ça. Depuis le temps, j'y fais plus attention.
  Depuis qu'il a vu Le Sourire de Mona Lisa, il a décompensé.
  Et depuis, il a l'impression d'être le personnage principal d'un bouquin.
  J'imagine qu'il parle à son lecteur imaginaire.
 Et ça ferait de nous des personnages secondaires.
Toro médite sur cette phrase et dit :
- Pas déranger moi.
  De nos jours, même second rôle avoir récompense dans film.
- C'est une façon de voir les choses, Toro.
Je regarde Mongol et lui dit :
" C'est bon, lâche-le. "
Je me rapproche du gérant, me met à sa hauteur,
lui relève la tête en tirant ses cheveux.
" Tu comprends ce qui t'arrive ? Tu vas crever, mon gars.
On dirait que ça veut pas rentrer dans ta petite tête.
C'est comme si je demandais à un obèse de sodomiser un nain.
Autant demander l'impossible.
Allez, pour la peine, ta connerie t'ouvre les portes célestes.
N'oublie pas de dire mon nom à l'entrée.
Tu sais, les histoires de parrainages.
C'est histoire d'ajouter des points sur ma carte de fidélité.
Tout ça, quoi.
Tu me suis ? Non ? Pas grave.
Mais je suis sympa comme mec.
Va pas croire le contraire.
Je te laisse le choix de ta mort.
A : Une balle dans la tête.
Simple, efficace, rapide, quasi indolore.
B : Je t'ouvre le bide avec un couteau
et on laisse tes entrailles s'étaler sur le sol.
Mais ta mort sera plus longue et douloureuse.
Et c'est quand même assez dégueulasse.
Dans tout les sens du terme.

Alors ? A ou B ? Ou les deux ?
Je peux le faire si tu en as envie.
Quoi ? T'as dit quoi ? J'entends que dalle ?

Moi, j'aimerais bien que ce soit A.
C'est pas Anton Tchekhov qui a dit :
"Si un revolver apparaît dans une histoire à un moment donné, il faut s'en servir" ?
Ou un truc du style ?
Moi je dis merci Tchekhov de un et il faudrait lui rendre hommage, de deux.
T'es pas d'accord mon gars ?
Bordel, Mongol. T'étais vraiment obligé de lui péter la mâchoire ?
Bon, on est pas des salauds.
On va dire qu'il a dit B pour faire ça bien. "

Il se pisse dessus.
" Je rigole, mon pote. T'inquiète. "

Et je lui brise la nuque avec tendresse.
Je me relève, fait face à mes sous-fifres et leur dit :
- Bon, les gars ! Demain est un grand soir.
  On va entrer dans l'histoire pour avoir éveiller l'élu.
  Et il va s'en prendre plein la gueule
  parce que j'ai la haine contre ce connard.
  Donc vous allez me débarrasser de tout ces corps
  et me nettoyer tout ce merdier.
 Faut que tout soit nickel pour demain.
 Et Mongol, t'as intérêt à me trouver la masse de figurant.

- Et c'est quoi votre plan pour l'éveil, patron ?

- Facile. Je vais pilonner la chatte de sa meuf devant ses yeux.
Simple mais efficace.
La haine et le désespoir sont de bons vecteurs.
 
 
  



FIN DE LA SCENE 3
 





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